Mémoire pour les maîtres de postes
Book: Mémoire pour les maîtres de postes
Author: Anonymous
Release Date: December 9, 2021
Language: French
Character set encoding: UTF-8
Produced by: Adrian Mastronardi, The Philatelic Digital
Library Project and the Online Distributed Proofreading
Team
In This Book__________________________
L’Établissement des Postes en France, est sans contredit
un des plus beaux, des plus nécessaires & des plus utiles
qui honore ce grand Empire ; aussi n’a-t-il cessé de jouir de
la protection de la Nation, & de celle du Gouvernement qui
l’ont continuellement surveillé ; c’est par cette protection &
par cette surveillance qu’il s’est maintenu, malgré les
tentatives réitérées de la cupidité & de l’envie ; c’est par
cette protection & par cette surveillance qu’il a atteint ce
degré de perfection qui fait aujourd’hui l’admiration de
l’Europe entière.
La conservation de cet Établissement précieux à l’État ne
saurait manquer d’intéresser vivement l’auguste Assemblée
de la Nation, dont tous les Membres concourent avec un
égal succès à la régénération du Royaume, & à le faire jouir
de toute la splendeur dont il est susceptible ; il ne sera donc
pas possible aux Représentans Français de se dissimuler
que cette conservation est étroitement liée au sort des
Maîtres de Postes.
Il est d’autant plus juste de s’en occuper, qu’ils sont tous
des Cultivateurs, entièrement livrés à des travaux utiles, &
dont l’ambition se borne à mériter, sous tous les rapports,
l’estime de leurs Concitoyens, aux dépens même de leur
repos & de leur tranquillité, sans qu’aucune idée de luxe
occupe un seul instant leur pensée ; vivre péniblement,
élever avec soin leurs enfans, en faire des Travailleurs & des
Citoyens qui leur ressemblent ; c’est à quoi se borne le vœu
des Maîtres de Postes.
Dans tous les tems le Gouvernement leur a accordé des
Priviléges ; mais qu’on ne s’y trompe pas ! Ces Priviléges
n’étaient que des indemnités, ils n’étaient que des secours
sans lesquels on ne pouvait espérer de former
l’Établissement si intéressant dont ils se chargeaient.
Louis XI fut le premier qui rendit les Postes ordinaires &
perpétuelles ; il accorda aux Maîtres de Postes les mêmes
Priviléges dont jouissaient les Commensaux de sa Maison.
Henry IV y ajouta la faculté de tenir à ferme 60 arpens de
terre, & de faire valoir tous leurs propres en exemption de
taille.
Louis XIII leur accorda de plus la faculté de faire le
Commerce.
Louis XIV porta l’exemption de la taille à cent arpens de
location, indépendamment de leurs propres ; & les Maîtres
de Poste ont joui sans interruption de ces priviléges, ou,
pour parler plus correctement, de cette indemnité, de ce
secours qui balance à peine les charges & les pertes
attachées à l’état de Maître de Postes.
Ceux-ci ne dissimuleront pas qu’on a quelquefois tenté
d’altérer ou de restraindre ce secours ; mais que la justice la
plus sévère a été forcée de la rétablir aussitôt.
Sous la minorité de Louis XIV la Régence, par une
Déclaration du 20 Octobre 1648, restraignit l’exemption de
la taille accordée aux Maîtres de Postes à cinquante arpens
de terres affermées ; cette Déclaration avait porté la plus
funeste atteinte au service des Postes, aussi par une autre
du mois de Janvier 1669, Louis XIV rétablit les Priviléges des
Maîtres de Postes de jouir en exemption de taille de
soixante arpens de terres affermées ; M. de Louvois leur
accorda sa protection & sa surveillance spéciales, le servicedes Postes se rétablit, il y fit regner l’ordre, & cet
Établissement atteint toute la perfection dont il était
susceptible par la Déclaration de 1672, qui attribua aux
Maîtres de Postes la faculté de jouir en exemption de taille
de cent arpens de terres affermées, & qui leur accorda
d’autres exemptions, priviléges, franchises, immunités &
prérogatives.
Ces priviléges éprouvèrent une nouvelle atteinte par la
Déclaration du 8 Janvier 1692, les inconvéniens s’en firent si
promptement sentir, que par une nouvelle Déclaration du
12 Avril de la même année, ils furent tous rétablis & il fut de
plus permis aux Maîtres de Postes de se démettre de leur
place en faveur de leurs enfans, gendres ou autres parens
en état de faire le service.
Il résulte de cette courte analyse, que sans priviléges,
sans indemnité, sans secours quelconques, on ne peut
espérer faire desservir utilement la Poste aux Chevaux ; le
seul moyen d’inviter le Cultivateur à se charger, à courir les
risques de ce pénible service, c’est de le rendre indemne
d’une partie des sacrifices trop réels qu’il fait journellement,
& il y a d’autant moins d’inconvénient que la spéculation
des Cultivateurs se borne à faire du bien, aux dépens de
toutes ses avances, pourvu qu’il y trouve sa subsistance &
celle de sa famille.
Les charges des Maîtres de Postes sont immenses.
1o. Ils sont obligés d’avoir en tous tems pour le service
public, & sans égard aux mortes saisons, un nombre fixe &
suffisant de bons chevaux.
2o. Ils sont assujettis à la conduite journalière des malles
qui écrasent leurs chevaux par leurs poids, & dont le prix
est plus médiocre, puisqu’ils ne sont payés qu’à raison de
dix sols par cheval.
3o. Ils doivent fournir aux Courriers du Cabinet & à ceux
des Ministres les chevaux les plus vifs & les meilleurs.
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